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Jordanie - Syrie 2008 : deuxième journée

Jour 2 - Amman, châteaux du désert et Mer Morte

Amman

Nous nous levons assez tôt aujourd’hui. Un groupe francophone assez important prend son petit déjeuner en même temps que nous. J’ai l’impression qu’il n’ont pas eu notre chance de pouvoir faire un semblant de grasse matinée la veille, car ils semblent tous plutôt épuisés.

Toujours ponctuel, Riad nous attends pour nous emmener visiter Amman. La ville est certes assez ancienne, mais elle ne s’est développée et surtout étendue que depuis quelques décennies, après la création du Royaume de Jordanie, en accueillant des vagues de réfugiés palestiniens suite à la création de l’Etat d’Israël, et enfin en offrant l’asile aux Irakiens qui fuyaient les guerres qui ont frappé leur pays. La ville abrite à peine un million d’habitants, et les maisons plutôt soignées aux façades de pierres taillées recouvrent les collines de la ville. Riad nous explique que, selon les quartiers, il est obligatoire d’avoir une à quatre façades de pierres. Comme nous ne visiterons guère les quartiers les plus défavorisés, cela donne de la ville un aspect plutôt soigné et coquet, sans façades lèpreuses.

Du haut de la citadelle antique, nous admirons les collines et vallons qui constituent la ville, recouverts à perte de vue de petits bâtiments blancs, gris ou jaunes. Un immense drapeau jordanien flotte dans le vent. En contrebas, un théâtre romain. Peu de tours ou de grands buildings. La citadelle n’est pas très grande. Palais, temple, réservoir d’eau. Les restes de quelques échoppes. Un musée que nous ne visiterons pas. Nous avions visité la veille un semblant de musée dans le château d’Ajlun, quelques vitrines d’un autre âge qui présentaient des pièces de monnaie et quelques fragments de poterie, avec parfois une note explicative en anglais ou en français, selon la provenance des archéologues qui ont identifié et proposé les objets, ça ne nous a guère encouragés à visiter le musée archéologique d’Amman.

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François suggère la visite de la mosquée. Après un parcage assez édifiant presque devant les marches de l’édifice, Riad part en quête d’un gardien pour s’acquitter d’un droit de visite et me chercher une djellaba. Car bien que j’aie pris soin de me vêtir décemment et d’emporter un foulard pour couvrir mes cheveux, il n’est pas question de pénétrer dans la mosquée sans me couvrir encore. Le bâtiment est plutôt moderne, une vaste salle polygonale très simplement décorée qui doit pouvoir accueillir plusieurs centaines de personnes. De l’autre côté de la rue, une église orthodoxe côtoie sans heurts le lieu de prière.

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Avant de nous mettre en route pour les châteaux du désert, notre chauffeur nous promène avec fierté dans les quartiers résidentiels les plus chics de la ville, où se dressent les ambassades étrangères et les villas ostensiblement cossues des plus nantis. Devant l’immense ambassade des Etats-Unis patrouillent des gardes armés. C’est bien le seul endroit qui offre une image d’insécurité.

Châteaux du désert

Notre route nous emmène ensuite à l’est de la ville, à la rencontre d’anciennes demeures de campagne et de chasse des califes omeyyades. Il faut croire qu’il y a mille deux cents ans, le climat était un peu moins aride, car aujourd’hui seuls quelques buissons poussent au milieu de la rocaille et les lits de rivières sont asséchés. Le premier château, Qasr Karaneh est posé tel un morceau de sucre couleur de sable au milieu de nulle part. Quelques autocars touristiques sont déjà sur le parking, mais leurs occupants quittent les lieus quelques instants après notre arrivée. Nous pouvons ainsi parcourir cette ruine à notre aise. Les pièces sont très simples, juste ornées de quelques colonnettes et de frises. Elles devaient surtout offrir une fraîcheur bienvenue dans la fournaise du désert. Nous contemplons l’étendue désertique du haut du toit plat du bâtiment. La route, bordée d’une ligne à haute tension traverse le paysage. A une centaine de mètres du château, le parking, et un bureau pour encaisser les droits de visite. Une grande tente bédouine, qui propose sans doute le thé aux touristes. C’est tout.

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Nous reprenons la route à l’arrivée du prochain autocar. Le deuxième château, Qasr Amra, est très différent, tout en courbes et en rondeurs. Une grande salle avec des alcôves, et des fresques exceptionnelles. On y voit un islam à ses balbutiements, encore imprégné de culture byzantine. Sur les murs et les plafonds, des scènes de chasse, des musiciens, un dôme orné des constellations du zodiaque, des animaux, des femmes dévêtues sortant du bain. Attenante à la salle principale, une aile du château contenait des termes, avec les salles types que nous rencontrons dans tout l’empire romain : frigidarium, caldarium, etc. Devant le bâtiment, les vestiges d’un puits. A proximité, le lit d’un cours d’eau asséché, où se concentre la végétation fruste de ces terres arides.

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Le troisième château, Qasr Azraq, est lui aussi très différent. Plus loin dans le désert, en direction de la frontière irakienne, il s’agit plutôt d’un fortin militaire. Il a encore été utilisé il y a moins d’un siècle par Lawrence d’Arabie. Une grande cour carrée entourée de murailles et de bâtiments de pierres noires. Il n’y a visiblement pas d’arbres dans la région, ou alors ils sont trop rares pour avoir été utilisés dans la construction: les bâtiments, qui sont pour la plupart sur deux étages, ont des poutres et des planchers de pierres. Une partie du site est en restauration, nous ne nous aventurons d’ailleurs pas trop dans les étages, peu rassurés en voyant certaines dalles manquantes ou partiellement effondrées.

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La mer morte

Après un repas au buffet d’un relais touristique, nous reprenons la route pour Amman, et poursuivons en direction de la Mer Morte. Riad nous dépose dans une boutique qui propose des produits de beauté aux oligo-éléments de la Mer Morte, et autres babioles touristiques. Nous arrivons finalement vers la dépression où se trouve la mer et descendons dans une atmosphère humide et brumeuse. Divers complexes médico-hôteliers s’étirent le long du rivage, et nous sommes installés dans l’un d’entre eux. Nous déposons rapidement nos bagages, mettons nos maillots de bain et nous précipitons vers la plage :) Des panneaux nous mettent en garde de ne pas mettre la tête dans l’eau, de ne pas la boire, de ne pas s’éloigner du rivage... Il n’y a pas de vent, l’eau est lisse et son aspect est huileux. L’eau est chaude, et en y entrant, on sent rapidement le picotement du sel sur la peau, les muqueuses, les éventuelles blessures et égratignures. Et surtout, on n’a pas l’impression d’être dans de l’eau, ça n’en a pas vraiment la consistance! C’est difficile à expliquer, mais ça fait bizarre de perdre pied alors qu’on n’a pas même de l’eau aux épaules... Je crois que la comparaison la plus proche que je peux donner parlera à ceux qui ont déjà fait de la plongée: c’est un peu comme aller nager en combinaison de plongée épaisse, sans lest ni rien. On n’arrive pas vraiment à se déplacer, tellement on flotte, la nage est difficile. Par contre, on peut prendre des poses ridicules et on s’amuse bien. Il faut surtout prendre garde à ne surtout pas essayer de s’essuyer le visage si une éclaboussure l’atteint... car avec les mains mouillées d’eau saturée de sel, le remède est pire que le mal !

Des groupes de touristes russes et espagnols s’enduisent de boue aux vertus que j’ignore, avant d’aller se rincer en se baignant. Je suis tentée d’essayer aussi, mais j’apprends qu’il faut payer un dinar pour avoir le droit de puiser dans le seau de boue... je n’ai pas d’argent sur moi, et de toute façon je trouve ça excessif. Le lendemain matin, en retournant me baigner, je suivrai l’exemple de deux touristes russes en me contentant de ramasser moi-même un peu de boue plus loin au bord de la plage. Exercice plus difficile qu’il n’y paraît, car on se déséquilibre ridiculement vite en voulant s’accroupir dans 50 cm d’eau... toujours ce problème de flottabilité excessive !

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L’hôtel est de haut standing, la clientèle plutôt élégante. Le restaurant est bon, le vin aussi, le tout est très cher. C’est le défaut de ces sites touristiques : il n’y a pas vraiment de choix, il n’y a pas de ville à proximité où nous aurions pu trouver un restaurant. Il y a une cliente qui s’est fait remarquer au restaurant : jeune, belle, grande, des jambes qui n’en finissaient pas sous une petite robe moulante et très, très courte. Ca ne fait que deux jours que je suis en Jordanie, mais je trouve que ça détonne vraiment. Même dans un hôtel international.

Commentaires

1. Le mardi, 7 avril 2009, 13:20 par danae

Tu as l'air d'une vraie arabe quand tu as la djellaba pour visiter la mosquée. Sinon je connais aussi la baignade dans la mer morte. C'est rigolo.

bisous
danae

2. Le mercredi, 8 avril 2009, 10:58 par Gin.net

Je ne suis pas sûre que les lunettes de soleil fassent tant couleur locale :)